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Cameroun-Ghana : Les Lions Indomptables à 90 mn du trophée (09.02.2008)
Ils ont battu hier les Black Star du Ghana, un but à zéro.
Un seul rugissement a suffi pour renvoyer les Black Stars à mieux se pourvoir. Il est l’œuvre de Alain Nkong. Nouvellement entré à la place de Joseph désiré Job, ce milieu de terrain sur un caviar de Samuel Eto’o Fils, s’enfonce dans la surface de réparation et trompe du plat du pied, Kingson le gardien ghanéen. Silence à l’Ohéné Djan Stadium. Hébétés, les 40 000 supporters n’en croient pas leurs yeux. Par peur de représailles, les fans des Lions, écrasés par le nombre de leur homologue ghanéen, manifestent une joie contenue. Sonnés, les poulains de Claude Leroy, malgré les nombreux assauts, ne reviendront jamais au score. Song Bahanag et ses coéquipiers, qui ont perdu Bikey (Celui-ci a cédé à une grossière provocation d’un policier), ne donneront plus jamais l’occasion à leurs adversaires jusqu’au coup de sifflet final de l’arbitre marocain, Abderahim El Arjoune. Ils l’ont donc fait. Les Lions indomptables, snobés même à l’intérieur, ont forcé le pronostic. A l’Ohene Djan Stadium d’Accra, l’antre imprenable des Black Stars depuis le début de la compétition, les Lions ont été les plus forts. Les Black Stars qui espéraient sucer toute “ leur ” Can dans la capitale sont contraint d’aller à Kumasi, jouer la petite finale contre la Cote d’Ivoire, battue par l’Egype (1-4).
Tout pourtant ne plaidait pas en faveur des fauves camerounais. A cause de la qualité douteuse du jeu produit jusque-là. Mais aussi des choix techniques jugés hasardeux de leur entraîneur. Et du parcours un peu cahoteux réalisé jusqu’à cette rencontre. En face, les Black Stars déroulaient. Ils ont certes un peu peiné contre le Nigeria, mais le groupe semblait soudé. José Mourinho, Lothar Matthaus et autres célèbres noms du football multipliaient même les superlatifs. Tous ces propos laudateurs sont révélés bien loin de la vérité du terrain. Car dès le coup d’envoi, ce sont les Lions qui prennent
lecontrôle des opérations. Dans le Onze entrant de l’Allemand, on note l’entrée de Joseph Désiré Job, absent lors du dernier match contre la Tunisie. Stéphane Mbia Etoundi, le sauveur du Cameroun en quart de finale est aussi présent. En face, Claude Marie Leroy a repositionné Michael Essien dans l’axe de la défense ghanéenne pour suppléer John Mensah, sous le coup de la suspension. Dans une ambiance qui rappelle celle du Félicia d’Abidjan un certain 4 septembre 2005.Ce jour-là, Rigobert Song Bahanag et ses coéquipiers réalisèrent le hold up parfait devant les Eléphants de Côte d’Ivoire, battus trois buts contre deux devant leur public. Comme Didier Drogba ce jour là, Agogo le numéro 9 ghanéen soulève les foules. Sa moindre touche de balle donne lieu à une salve d’applaudissements.
La revanche d’Otto Pfister
Insensibles à la clameur ambiante contre elle, la défense camerounaise ne se laisse pas intimider. L’équipe entière semble même aimer ça. Ce qui ne l’empêche pas d’annihiler toutes les velléités offensives de son adversaire. La première occasion de but est camerounaise. A la 23ème minute, la volée d’Achille Emana à la lisière des 18 mètres rase la transversale des buts ghanéens. La chaude alerte rappelle les poulains de Claude Leroy à la prudence. Et conforte les Lions qui ne laissent aucun espace à leurs adversaires. Les deux adversaires se neutralisent. A la 40ème minute, le coup de Njitap rebondit sur l’angle gauche des buts ghanéens. Deuxième frayeur à l’Ohene Djan Stadium. Dès la reprise, Michael Essien et les siens inversent. Jusqu’à la 69ème. Injecté dans la batille quelques minutes plus tôt, Alain Nkong à la conclusion d’une attaque placée, enlève leurs dernières illusions aux Black Stars. Et propulse le Cameroun en finale de la 26ème édition de la Can. Une belle revanche pour Otto Pfister, mal aimé au Cameroun, snobé par la presse ghanéenne.
Par Honoré Foimoukom Envoyé spécial à Accra
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